labastide, labastide2 | 2017-18

La série Labastide est l’aboutissement d’une résidence de recherche et de création d’une quinzaine de jours à Labastide d’Armagnac (40) en 2017 dans l’atelier privé de Richard Freeth. Le temps fut un véritable défi car il s’agissait de produire, en deux semaines, une exposition de sortie de résidence. La pratique de la gravure nécessite d’ordinaire un temps de création plus long. Cette contrainte a permis à Blandine Galtier de trouver d’autres modes de production. L’enjeu de cette résidence était de restituer plastiquement trois chantiers ayant cours dans le village : la rénovation de l’église, un chantier privé, ainsi que l’extension de la Mairie. Outre les engins et matériel de chantier (grues, échafaudages), l’artiste a traduit ce que ses sens ont perçu : l’accumulation, l’enchevêtrement de lignes, les bruits saccadés (du marteau‑piqueur), les textures… carborundum, pointe sèche sur zinc et plastique ont été choisit à cet effet. Blandine Galtier s’est aussi arrêtée sur les gestes du chantier : construction, démontage, ajout, pour cela elle utilise le chine-collé et des jeux de caches, addition – soustraction qui révèlent et modifient les impressions précédentes.
4 premières matrices sont créées et sont ainsi imprimées, superposées, tête-bêche pour aboutir à un monoprint (pièce unique). Une quarantaine d’estampes sont ainsi créées.
Blandine Galtier a choisi différents papiers et notamment le papier de Chine Wenzhou. Il est à la fois fin, souple et rugueux. Il offre une semi-transparence qui permet de créer un effet de profondeur. Celui-ci est accentué par les superpositions travaillées par l’artiste qui reflètent bien la densité d’informations présentes sur un chantier. Comme le négatif, il accumule les données qu’il faut venir décortiquer couche par couche.

La série Labastide s’enrichit d’une quinzaine d’estampes, à l’occasion de l’exposition Dialogue avec Elena Peinado au Centre d’Art Contemporain des Landes de Mont de Marsan. En effet cette exposition permet à Blandine Galtier de poursuivre le processus créatif établit lors de la première série et d’y ajouter de nouvelles plaques. Labastide2 voit apparaître de nouvelles données comme pour aller vers l’exhaustivité d’une typologie du bâti.